Éduquer son chien, oui mais encore…

Beaucoup d’entres vous viennent me voir pour avoir des « trucs et astuces » pour l’éducation/rééducation de votre chien qui n’« obéit » pas, qui cause des soucis à la maison ou en extérieur. Pour certaines problématiques minimes, il est vrai, il pourra suffire d’appliquer quelques mises en place que je vous aurais conseillées et changer certaines de vos habitudes. 

Éduquer son chien

Cependant, dans la plupart des cas cela ne suffira pas. En effet, la technique seule ne règle pas le fond du problème, il est indispensable de changer d’état d’esprit. Comme l’un de mes mentors disait à ses clients « si vous changez d’état d’esprit, votre chien modifiera forcement ses comportements ». En effet, les pensées que l’on cultive au sujet de son chien, de sa place dans la famille, de la relation que l’on doit avoir avec lui, de nos attentes à son sujet,… influent automatiquement sur notre animal qui, rappelons-le, est une éponge émotionnelle.

Il faut voir plus loin que la technique au risque de voir stagner de nombreuses (ré)éducations. Malgré toute la bonne volonté des humains et leur investissement à appliquer toutes les mises en place, s’ils ne changent pas leur façon de penser le chien et leur relation avec lui, l’éducation/la rééducation atteindra sa limite.

La question est : mais qu’en est-il de cet état d’esprit ?

Malheureusement, la technique est aisée à vous transmettre, l’état d’esprit l’est beaucoup moins.

Alors je vais tenter de faire de mon mieux pour vous le traduire par quelques exemples et vous laisser entrevoir ce à quoi cela pourrait ressembler.

– En tant que propriétaires de chiens, nous nous devons de chercher à comprendre la culture canine, tout comme le chien essayera de comprendre notre monde et de s’y adapter. Nous devons respecter sa culture et l’aimer bien, le mieux possible. Ne pas en faire un faire valoir, le dénaturer en l’humanisant à outrance et le retirer de son monde, ou que sais-je encore ?!

– L’écoute doit être mutuelle, il n’est pas le seul à devoir vous écouter. Alors écoutez-le (dans la mesure du possible bien-sûr) :

Ecoutez-le lorsqu’il veut aller en balade ou NE VEUX PAS y aller.

Ecoutez-le sur la durée des balades.

Nous croyons souvent que les chiens ne sont pas assez promenés pourtant il m’arrive, et plus souvent qu’on ne le pense, de voir en clientèle des chiens qui demandent à raccourcir la balade. Malheureusement, l’humain est tellement persuadé que plus c’est long mieux c’est, qu’il ne voit même pas ce que lui dit désespérément son animal. Si votre chien vous indique le chemin du retour, s’il s’assoit et rechigne à avancer, il est fort probable que la balade ait été suffisamment longue pour lui (évidemment certains peuvent avoir peur d’un endroit, avoir des problèmes de santé ou autres, il faut évaluer la situation au cas par cas).  

Laissez-le choisir ses itinéraires de balade, vous verrez comme c’est intéressant !

Laissez-le choisir les endroits où il aimerait se reposer dans la maison, ne lui imposez pas  un lieu de couchage.

Ecoutez-le quand il vous dit qu’il n’a pas envie de câlin ou, au contraire, lorsqu’il en veut. Mais écoutez-vous également. Le plaisir doit être partagé donc si vous n’avez pas le cœur à faire un câlin ne le faites pas.

– Ne lui demandez pas des choses incohérentes pour son monde (fais le mort, fais le beau, tournes, etc).

– Dès que possible, retirez-lui colliers, harnais et autres. Le chien n’aime pas avoir des choses sur son corps. Il n’y a que l’être humain qui aime s’habiller et paraître. Le chien, lui, préfère rester au naturel.

– Montrez-lui votre reconnaissance lorsqu’il vous écoute, et pas seulement lors de l’apprentissage. S’il revient vers vous après un rappel (par exemple), le plaisir exprimé devrait être le même tout au long de sa vie. Son écoute n’a pas à être acquise une fois l’éducation finie.

– Ne l’embêtez pas avec 1001 demandes tout au long de la journée. Elles sont à utiliser avec parcimonie seulement en cas de nécessité. Moins vous lui ferez de demandes, plus il vous écoutera.

– Laissez-le être autonome, découvrir la vie et pouvoir développer ses capacités cérébrales. Ne faites pas de lui un chien machine, qui obéit au doigt et à l’œil, qui n’agit que par « stimulus-réponse », hyper-conditionné, qui n’a plus aucune autonomie et des capacités de réflexion et d’adaptation amoindries.

– Observez-le, prenez le temps de le découvrir, d’apprendre à le connaitre au lieu de vous empressez de faire de lui l’idée que vous avez d’un chien. Repérez ses qualités naturelles et permettez-lui de les développer.

– Acceptez qu’il soit plus compétent que vous dans certaines situations et laissez-le alors vous guider. Vous serez son guide le reste du temps.

En bref, respectez-le, laissez-le être chien, faites-lui découvrir le monde des humains juste assez pour qu’il puisse s’adapter et être un bon chien de famille, et permettez-lui d’être bien dans son monde canin également.

J’espère avoir réussi à traduire ne serait-ce qu’un peu de l’état d’esprit qui m’anime même si cela est très difficile à exprimer par des mots. L’état d’esprit ne s’explique tout simplement pas, il se vit.

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